Avant le raid à proprement parler, il y eut le trajet Meaux-Casablanca.
Les images encadrées de noir sont de François Denis, l'homme qui sème les appareils photos en vol.

Casablanca : préparation des ULM, sardines et vache qui rit

Samedi 31 mars 2007. Le parking de l'aerodrome de Tit Melil bourdonne d'une joyeuse activité : les garçons montent ou entretiennent leur ULM, et les Blériotes pépient. Les 7 équipages (Pierre et Stéphane, Francis et Pascale, Patrice et son fils, Philippe et son BMW, Eric et François, Jean et Adeline) arrivés par Air Maroc ont déjà rejoint smiling Bassam et Aïcha blondie, qui sortent de 2 jours de blocage du camion à la douane de Tanger. Les pendulaires et l'autogyre sont tranquillement montés puis essayés ; il fait beau. 3 ulms demeurent bloqués en Espagne par la météo, ils rejoindraient asap.

Bassam part aider Louis (vaché à 50 kilomètres) à poser un axe de fourche de fortune (qui fera la suite du voyage), puis nous découvrons le menu Fly Adventure, à base d'un grand fromage renommé, de délicats filets de poissons cuisinés et de pain. L'odeur d'essence m'avait quitté la veille, je pouvais bien eructer des sardines désormais.

Trois amis de ma société (www.smile.fr) habitant Casablanca viennent découvrir l'ULM, je fais 2 baptêmes ; au second le contrôleur aérien argue d'un défaut de radio ; étrange, en réponse à son silence VHF j'avais pourtant fait de l'auto-info !? Heureusement Flying vache qui rit le calme : on a déjà laissé un ULM au sol, on va pas laisser en plus un brevet...D'une manière générale le contrôle aérien et les 'autorités' Marocaines n'ont guère été coulants avec nous (sauf exceptions) ; probablement l'approche de la saint Kafka.

Henry a retrouvé Zaza, il file doux maintenant.

Je pars quelques heures avec mes amis humer Casablanca, ville très 'busy klaxonnante'; puis je les convie au briefing (et apéro) à l'hôtel, pour leur montrer le sérieux des ulmistes. Le groupe est harmonieux, les gens sont sympathiques et respectueux.

 

Casablanca-Essaouira

Dimanche 1er avril ; il pleut et nous décalons le départ à l'après midi. Le raid n'a pas été accepté à Marrakech, et nous franchirons l'Atlas à Tiizi Tichkat (col proche de Marrakech) en décollant d'Essaouira. Le cheminement Casablanca-Essaouira est principalement côtier, la seule difficulté tient à l'autonomie d'essence de plusieurs pendulaires avec le petit vent de face pour 345 km. Les 3 larrons (Eric le biker, Philippe cheminée et Patrice shaker), groupés autour de François 'plume magique'. Eric n'est pas encore lâché et termine sa formation devant François, sacrée instruction ! Ces trois ULM volent groupés : Philippe lance direct un appel radio si François sort de sa vue. Ce jour les larrons se posent à Safi sur l'aerodrome désaffecté jonché d'ânes, de badauds et d'ordures. Ils passeront la nuit là, accueillis par le préfet de région marocain qui paiera même leur hôtel !

Nous survolons la plaine des Doukalas avec sa 'gouttière' cultivée en bord de mer ; à partir d'un kilomètre de la côte la roche aride affleure la terre, prémice de désert.

Josette aménage le Quik, et nous négocions à chaque branche : j'ai dit non pour les rideaux mais chaussures de ville ok, bouteille d'eau d'accord. Les navs ne sont pas très complexes mais Josette ne voit pas le pocket PC placé trop bas et guère la carte (Michelin) sur mon genou. Je suis plutôt de la mer (air laminaire, cheminement aisé), tandis qu'elle est de la montagne (et pro !) et me prodigue de nombreux conseils forts bienvenus : sur le Quik, le niveau de pilotage fait un bond (temporaire?). En duo peu de changement (vitesse kif kif, peu d'influence sur les décollages et atterros (le temps était beau)) si ce n'est la consommation, qui grimpe de 2 litres/heure.

Essaouira (ex Mogador) est "branchée" et dispose d'un aérodrome international. Le Storch crève au roulage, JP et Florence, doivent soulager l'ULM durant 1000 mètres (fait chaud) ! Depuis Casa je pose l'aile à terre à chaque étape, comme Bernard et Stéphane l'ont recommandé, pour parer à tout vent subit. Je me fais arnaquer par les vendeurs d'essence Shell, qui me facture bien plus qu'il n'arrive dans le réservoir ; mais avant d'en être certain, je paranoie plusieurs jours sur la consommation dégradée du Quik :-(. Les taxis à l'aéroport la joue syndicats des dockers, la tour nous de contrôle nous fait mariner plusieurs fois; ces travers sont-ils la conséquence du développement touristique ? Plus les fiches incessantes, of course.

Christian, Jean Claude et Bernard avec leurs 3 axes sont vers Tanger, les larrons sont à Safi, nous sommes 9 ULMs à Essaouira ce soir. Francis et Pascale ont été remués sous l'aile 16.9, Francis rôde ses 50 devices electroniques (montre altimètre, GPS montre, etc..). Hôtel sympathique, petits taxis (collectif maximum 3 passagers, ville only), pour aller downtown, la ville est en effet très agréable. Le camion arrive tard, la route est longue pour lui.

Essaouira-Sidi Zouine-Ouarzazate-Boumalne Dadès !

Lundi 2 avril 2007. C'est le gros morceau du raid, 360 kilomètres, avec passage d'un col à 2200 mètres, de haute montagne donc, à la mi-journée donc aux heures chaudes...

La DGAC Marocaine n'a pas autorisé de halte Marrakchie, ni sur l'aérodrome international (les ULMs y seraient de moins en moins bienvenus, priorité au trafic commercial), ni sur l'ex base ULM, fermée. Il est décidé de se poser en quasi campagne sur une ancienne piste abandonnée (Sidi Zouine) à ~50 km de Marrackech, pour re-fueller avant la montagne et rassembler les 3 groupes (Tanger, Safi & Essaouira).

Décollage prévu tôt ; petit déjeuner mal réveillé, on monte au terrain en camion (petite revanche sur les taxis locaux).

Il fait très beau. En route Jean Baldou tombe en panne d'essence, vache son Zenair à gros pneus tout terrain, bidouille les robinets inter réservoirs et repart. Je pense que Jean n'a pas fait une seule étape sans se poser en route, le plus souvent par choix ! En route nous grelottons, bizarres couches d'air.

A Sidi Zouine, rapidement un comité des fêtes s'organise : hélico de l'armée, nombreux schtroumpfs en uniforme, palabre, et les célèbres fiches ! L'ambiance est au top. Le camion arrive, refuelling et nouveau plan de vol. Les trois 3 axes enfin ralliés reçoivent en approche l'interdiction de poser, heureusement leur autonomie est bonne, ils battent des ailes et feront les ouvreurs pour rejoindre Ouarzazate.

Le passage de l'Atlas m'impressionne passablement : nous passons au dessus des nuages, en montant en spirale dans un petit trou, heureusement Josette est dans son élément. Une fois on top on voit le sol par plusieurs espaces. L'air est calme, et nous avons moins froid que ce matin. Les vaches sont vivement déconseillées dans ces parages. Arrivé de l'autre côté du col Tichka on sent que c'est le sud : bouffées de chaleur et paysage désertique. Très longue finale de 10 km et nous posons à Ouarzazate, ravis. Tout le monde passe sans encombre, mais les pendulaires sont impressionnés, et certains ont été remués ; Henry lui n'a pas trouvé le col, il est passé à 12000 feet avec glacing Zaza, Francis a volé sur la tranche quelques instants, et Patrice regrette son travail ("moins crevant"). Enfin les trois 3 axes (Christian, Jean Claude, Bernard et leurs équipiers) sont avec nous. Un couscous de luxe dans les faubourgs de Ouarzazate, bon plan de Bernard l'Africain, j'ai le temps de piquer une tête dans la piscine, fraîche.

De retour à l'aérodrome, il y a une embrouille avec notre plan de vol et nous sommes bloqués au sol ; ceux qui ne sont pas allés au resto et sont restés griller sur le tarmac sont véner. Des schtroumpfs nous font remplir une fiche. Vers 16H nous sommes autorisés à repartir et sortons alors de tout contrôle aérien (plus de controleurs avant le retour à Essaouira).

Le cheminement jusqu'à Boumalne (100 km) suit la rivière Dadès, la palmeraie et la route des mille kasbahs. Le paysage devient désertique (semi). La piste de Boumalne est longue, caillouteuse et non policée. Au fond la neige luit sur l'Alas. Le grand hotel en pisé est tout à fait charmant et je dors pour la première fois dans une chambre troglodyte. Nous sommes à 1500 m d'altitude, il fait froid la nuit. A 23H un coup de vent passe et nous nous retrouvons plusieurs avec des lampes de poche à assurer les piquets des ULMs.

Suite du raid Maroc 2007